L’hypnose en tant qu’outil d’intériorité

L’hypnose en tant qu’outil d’intériorité

Article par Carole Fortin

L’hypnose accueille dans son sillage une clientèle présentant une grande diversité de problèmes et de buts. En tant qu’hypnothérapeutes, nos techniques visent à rejoindre tant le conscient que l’inconscient. Dans la mesure du possible, nous souhaitons même toucher des couches plus profondes encore du subconscient, lesquelles sont, en fait, abyssales. Depuis un certain nombre d’années, l’hypnose thérapeutique tend à adopter, à juste titre, une vision plus large (l’hypnose humaniste, par exemple) et transpersonnelle. Certaines de nos approches sont donc conséquentes de cette évolution.

Parmi ces nombreux objectifs thérapeutiques auxquels nous tentons de répondre, il y a, à mon sens, un fil conducteur qui fait de l’hypnose un outil d’intervention privilégié et c’est celui-ci : l’hypnose est un outil d’intériorité. Dans cette intériorité, il y a des degrés, des étapes à apprivoiser.

L’induction, premier niveau de descente intérieure, permet au client de mettre en veilleuse son mental, auquel il s’identifie et qui dirige sa vie. Pour plusieurs, il s’agit d’une première expérience réelle de relaxation profonde du corps et de l’esprit, tout en maintenant un fil de conscience. Cette étape représentant les balbutiements d’une descente en soi est néanmoins un prérequis pour la suite des choses.

Or, cette partie de la séance, bien menée, est en réalité d’une importance primordiale, sinon la plus importante, indépendamment de toute autre intervention qui suivra. Pourquoi? Parce que l’induction permet au client d’atteindre des zones de son espace intérieur généralement méconnues de lui et voilées par les difficultés du quotidien. Il se retrouve alors en territoire inexploré. Lors d’une hypnose, le sujet est accompagné pas à pas et peut de cette façon apprivoiser son intériorité. Physiquement, il semble en position de passivité. En réalité, il est en situation d’apprentissage.

Ici, il n’y a qu’un pas à faire pour que le sujet, allongé, approfondissant sa détente, puisse aller plus loin et ressentir son soi profond. Le moment est propice à l’inviter à prendre le temps de goûter sa propre Présence, dans ce qu’elle a de plus dénudé… ce sentiment subtil et presque insaisissable de sa propre existence… sa conscience d’être, toujours présente d’instant en instant. Le client a une occasion de prendre conscience du fait que son soi profond est cette partie de lui qu’il ressent comme présente depuis toujours, qui est sans âge, qui ne vieillit pas avec le corps. C’est sa Conscience, son identité réelle, l’élément stable de qui il est vraiment, et non pas la personnalité de surface. C’est son moi sans âge en quelque sorte. Permettre au sujet de toucher cette réalité est d’un bienfait inestimable et va bien au-delà de toutes les techniques que l’on pourrait imaginer. C’est un moment de reconnaissance de soi, un retour à sa propre source. C’est comme rentrer chez soi.

Il y a lieu d’encourager le client ayant atteint le plus intime de lui-même à aller encore plus loin. On se laissera entièrement porter, emporter par ce sentiment d’immensité, de vastitude qui suit habituellement – vastitude qui a pour effet de dissoudre les contractions intérieures, les nœuds causés par les souffrances de tout ce qui est refusé dans sa vie. C’est dans cet état de réceptivité maximum que le sujet pourra vivre le reste de la séance.

Cet angle d’approche de notre intervention suggère que l’on s’adresse à cette instance la plus élevée chez notre client, son moi profond intemporel, afin d’éveiller son potentiel en dormance et d’ouvrir un chemin qu’il pourra ensuite franchir par lui-même. Ainsi, on ne s’adresse que de manière secondaire à la personnalité de surface. Cette approche nous permet de faire appel à sa sagesse innée, en lui faisant ressentir qu’en tant qu’être, il est plus que la somme de ses problèmes. Il est dans sa voie d’évolution, ayant déjà en main tous les outils pour relever les défis qui se présentent à lui, des défis qui ont un sens et une direction.

Quand le sujet aura réintégré son état de conscience habituel, l’expérience de ce niveau d’intériorité lui aura également permis de vivre un recul salutaire par rapport à tout problème qu’il vit ou pourrait vivre, d’où, bien souvent, une plus grande résilience dans son vécu et un sentiment de calme profond.

Carole Fortin


Textes d’hypnose favorisant ou protégeant l’intériorité :

 

 

Parution de cet article : novembre 2023

Les idées exposées dans cet article, « L’hypnose en tant qu’outil d’intériorité », reflètent l’opinion de l’auteure.