Aider notre clientèle en hypnose à se libérer d’une dépendance

Article par Anne-Marie Quesnel

Peut-on se libérer d’une dépendance grâce à l’hypnose?

La réponse courte? Bien sûr que si! Il y a toutefois un bémol : la motivation du sujet. L’hypnose n’est pas magique et on évitera de promettre une libération instantanée et sans effort. En fonction du type de dépendance, il faudra peut-être s’assurer que la personne dispose, en parallèle, d’un suivi médical ou psychologique.

La libération d’une dépendance avec le soutien de l’hypnose exige au minimum quelques rencontres (engagement à court ou à moyen terme). Il faudra explorer avec l’individu cette partie de lui qui ne peut résister à l’envie de fumer, de vapoter, de boire, de se gaver de sucre ou de malbouffe, d’acheter tout et son contraire, de passer des heures et des heures sur les réseaux sociaux ou sur les sites de pornographie…

Les sujets le disent souvent : ils savent très bien que leur habitude est nocive, ils veulent arrêter, mais c’est plus fort qu’eux. On voit rapidement que la dépendance est bel et bien une partie de soi qui ne fonctionne pas bien. C’est sur cette partie qu’on ira agir. C’est elle qu’on voudra reprogrammer en hypnose.

La dépendance foisonne dans un état de dissociation. On pourrait ainsi favoriser une approche hypnotique encourageant plutôt l’unité et l’association, comme l’Hypnose Humaniste. Imaginons que cette partie de soi qui incite à la dépendance est une brebis égarée qui n’en fait qu’à sa tête. On souhaitera la ramener au bercail, la remplir de lumière et de bien-être, puis la réintégrer, puisqu’elle fait partie du système.

On commencera par identifier l’intention positive de cette partie de l’être : liberté, évasion, besoin d’affection, de reconnaissance ou d’amour… Une fois que l’on connaît cette intention, on peut explorer les moyens appropriés de l’actualiser, des moyens qui seront écologiques, sains pour la personne. Il s’agit vraiment d’une mise à jour de programme. Lorsqu’on ne prend pas le temps de comprendre le système dans son intégralité, lorsqu’on utilise la dissociation pour endormir ou gommer la partie qui incite à la dépendance, ça fonctionne pendant quelque temps, mais on remarque souvent que l’objet de la dépendance ne fait que se déplacer, voire se déguiser en un autre comportement.

Nous connaissons tous des gens qui sont passés de la dépendance à la cigarette ou à l’alcool à une dépendance à l’entraînement sportif ou à l’alimentation ultrasaine. Au premier regard, on croit que la stratégie a réussi. Qui dirait que le sport est nocif ou que bien manger est un problème?! Mais au fil du temps, si on n’a pas comblé le vide qui poussait à la dépendance, on peut constater que l’entraînement est fait à outrance ou que l’alimentation saine est obsessive, que c’est simplement une nouvelle forme de fuite.

En ce qui a trait à la motivation : impossible d’aider un sujet qui ne présente pas un degré de motivation élevé à se libérer de sa dépendance. Le risque est nettement trop grand de fournir (bien malgré nous) une nouvelle excuse à l’individu. Il pourra dire qu’il a tout essayé, même l’hypnose, que rien ne fonctionne. Pas de sa faute… C’est donc en premier lieu sur la motivation qu’on ira travailler, de même que sur un objectif précis, écologique, réaliste.

L’importance d’une démarche progressive et d’une reconstruction

La libération d’une dépendance peut être progressive, dans le plus grand respect de la personne. On veut que notre sujet reprenne la maîtrise de son être, qu’il redevienne entier. On veut l’aider à recoller ses morceaux de sorte qu’il puisse se rapprocher de son soi idéal, ce qu’il nomme (dans ses propres mots) quand il nous explique qu’il sait qu’il devrait arrêter sa dépendance, qu’il sait ce qui est bon pour lui, mais qu’il n’arrive pas à s’en sortir parce qu’une partie de lui est trop forte et ne collabore pas.

Des efforts soutenus payants

Enfin, nous devons dire à notre sujet qu’avec la démarche en hypnose, il est question d’un travail soutenu, de mettre des efforts au quotidien et en pleine conscience. Nous déterminerons des stratégies pour l’aider à réorienter la dépendance au besoin, alors que chaque séance d’hypnose contribuera à mettre à jour le programme inadéquat dans l’inconscient.

En conclusion

Être esclave d’une dépendance est difficile; se libérer d’une dépendance est difficile aussi! La grande différence : vivre sous le joug d’une dépendance mine notre estime et nous détruit un peu plus chaque jour. Consacrer son temps, son énergie et ses efforts à se libérer de la dépendance est un acte d’amour et de respect de soi. C’est une renaissance. C’est se rebâtir, se donner toutes les chances de devenir la meilleure version de soi, de profiter du moment présent et de s’épanouir, entre autres par des relations riches.

Vous trouverez ci-dessous des textes hypnotiques qui peuvent être de précieux alliés dans un accompagnement pour la libération d’une dépendance.

Anne-Marie


Libération d’une dépendance : quelques hypnoses à découvrir

Parution de cet article : mars 2025

Les idées exposées dans cet article reflètent l’opinion de l’auteure et n’expriment pas nécessairement l’opinion de Distribution DPA.